WoW, une secte ?

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Pour un salaire de misère, des milliers de jeunes chinois s'acharnent douze heures par jour sur des jeux vidéo. On les appelle des «gold farmers». L'or virtuel qu'ils récoltent est revendu aux joueurs américains et européens.

Torse nu, entassés derrière des ordinateurs allumés jour et nuit, les gold farmers chinois récoltent de l'or virtuel en tuant des monstres dans le jeu World of Warcraft. Le butin est revendu aux joueurs occidentaux sur internet. Un business parfaitement rôdé puisqu'il existe même un cours de l'or virtuel contre le dollar.

Le plus étonnant, c'est qu'à l'intérieur du jeu, ces petites mains chinoises travaillent au beau milieu des clients occidentaux. Une cohabitation parfois difficile. « Si d'autres joueurs s'approchent du lieu où je travaille, je suis obligé de les chasser, explique Lao Liu, joueur professionnel chinois. Je n'ai pas d'autre choix car je dois faire mon boulot et le patron nous met la pression ».

De leur côté, les joueurs européens n'ont aucune considération pour ces travailleurs chinois considérés comme des parasites dans le jeu. Ils n'hésitent pas à les dégommer au passage mais admettent que l'or chinois est nécessaire. « Cela permet à certains joueurs de jouer à haut niveau sans avoir le temps de jeu d'un chômeur » explique Dominique Pittet, gérant du cybercafé Armageddon à Lausanne. L'or virtuel sert à se procurer l'équipement nécessaire pour progresser dans le jeu.

Le marché de l'or virtuel pèse déjà plusieurs milliards de dollars et la Chine s'est rapidement imposée comme son principal fournisseur. Pour un salaire d'une centaine de francs par mois, des milliers de jeunes chinois préfèrent travailler sur un jeu vidéo qu'une chaîne d'assemblage.

Ge Jin, Carine Jaggi

source (vidéo disponible)

 

 

 

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